Ex-membre de la Spartacist League adhère à la TBILa question russeNous publions ci-dessous comme appendice à un article sur le débat Mandel-Seymour [publié dans 1917, no 3 édition française] une lettre envoyée à la rédaction de Workers Vanguard, publication de la Spartacist League/U.S., par un jeune militant, ex-membre de son organisation de jeunesse, qui a depuis adhéré à la Tendance bolchévique internationale. le 9 décembre 1994 A la rédaction de Workers Vanguard: Camarades, Ce qui suit était mon intervention prévue pour votre débat avec Ernest Mandel. Puisque je nai pas obtenu loccasion de madresser à lassemblée, je vous demande de limprimer avec votre réponse. le vôtre,
La Spartacist League écrit dans un bulletin récent quelle a publié («La Yougoslavie, lEurope de lest et la Quatrième Internationale: Lévolution liquidationniste du pablisme» par Jan Norden) quun des précédents historiques qui a mené à la montée du révisionnisme dErnest Mandel était lincapacité de la Quatrième Internationale de comprendre les transformations sociales daprès-guerre en Europe de lest. Plus de trois ans après août 1991, cependant, la Spartacist League ne peut pas encore dire quand lURSS a cessé dexister comme un État ouvrier. La Spartacist League écrit quEltsine a mené «une consolidation fragmentaire dun État capitaliste» (Workers Vanguard no 564). Dans la pratique ceci peut vouloir dire que la Russie était à 80% un État ouvrier et à 20% un État capitaliste, ou bien 40% un État ouvrier, 60% un État capitaliste, etc. Celui-ci est ridicule! Révolution et contre-révolution ne sont pas des processus fragmentaires. Dire quils sont va à lencontre des enseignements marxistes sur lÉtat. Seulement une classe peut tenir le pouvoir de lÉtat à un moment donné, soit la classe ouvrière soit la classe capitaliste. La Spartacist League a compris autrefois tout ceci: dans «La Genèse du pablisme» elle a écrit à propos de la théorie de révolution dErnest Mandel que «la révolution était implicitement redéfinie comme un processus métaphysique durable de façon continue et qui progresse inévitablement vers la victoire, plutôt quune confrontation tranchante et nécessairement limitée dans le temps sur la question du pouvoir de lÉtat, dont le résultat façonnera la période subséquente entière» (Spartacist, no 21, notre traduction). Une autre révision du marxisme inhérente dans cette théorie est lidée quon peut avoir, dune façon quelconque, un gouvernement bourgeois sous un État ouvrier. Celui-ci est impossible! Dans les années 1960 Joseph Hansen et les pablistes ont dit que les pays comme lAlgérie avaient des gouvernements «ouvriers et fermiers aux sommets des États bourgeois, qui se transformeraient, ils ont suggéré, graduellement en dictatures proletariennes. Dans les années 1980 le Socialist Workers Party a utilisé cette expression pour décrire le Nicaragua. Jim Robertson, encore trotskyste en ce temps, a répondu correctement en écrivant «nous devons être clairs de ce que signifie le terme gouvernement ouvrier. Il nest rien dautre que la dictature du prolétariat» («Sur le Front Uni», Young Communist Bulletin no 3, notre traduction). La Spartacist League dit-elle maintenant que lURSS sous Eltsine a été initialement un Etat ouvrier avec un gouvernement bourgeois, qui sest transformée graduellement en un Etat bourgeois à un instant inconnu? Si, comme dit la Spartacist League, le programme produit la théorie, quel programme a-t-il pu produire une telle théorie si antimarxiste et réactionnaire, ce que Trotsky aurait dénoncé comme du «réformisme à lenvers?» La réponse est quen août 1991, quand la contre-révolution a vraiment triomphé, la Spartacist League sest abstenue de la lutte entre Eltsine et les putschistes staliniens, i.e., elle na pas soutenu militairement ni lun ni lautre. Leur théorie essaie de couvrir ceci en niant la signification de la victoire dEltsine, mais comme ils ont écrit eux-mêmes dans leur récent document de la conférence internationale, «Les événements daoût 1991 (« coup dEtat » et « contrecoup dEtat ») semblent avoir joué un rôle décisif quant à lévolution en Union soviétique», ajoutant toutefois, «mais seuls des gens sous lemprise de lidéologie capitaliste et de ses prébendes pouvaient sempresser de tirer cette conclusion à cette époque » (Le Bolchévik no 122, janvier-février, 1993). Ceci veut dire que la Spartacist League sait quelle a tort mais refuse seulement de ladmettre. Ce qui le rend donc difficile pour la Spartacist League dadmettre davoir tort est le fait quun de ses concurrents principaux dans le mouvement ouvrier, la Tendance bolchévique internationale, aient raison davoir soutenu le putsch stalinien dans la défense des gains doctobre, reconnaît sa défaite comme la mort de lEtat ouvrier soviétique. Trotsky a appelé la position de la Spartacist League «la politique du prestige». Toute lorganisation qui met le prestige de sa direction au-dessus de lobligation de dire la vérité à la classe ouvrière a perdu son but révolutionnaire. Quelle était la base pour cette erreur? Dans la brochure citée ci-haut sur la Yougoslavie et la Quatrième International, Jan Norden écrit correctement que, bien quil soit une tâche stratégique pour le mouvement trotskyste de défendre lURSS, sa ligne stratégique était la révolution socialiste mondiale. Lidée que la ligne stratégique du mouvement trotskyste est la défense de lURSS est une conception pabliste ou stalinienne. Cependant celui-ci est précisément la conception quavait la Spartacist League pendant une bonne partie des années 1980. De ceci ils ont tiré la conclusion, comme a été écrite dans un numéro récent de Spartacist Canada (no 100), quil y avait un «monde bipolairepolarisé entre les pouvoirs impérialistes et le bloc soviétique». Cette polarisation, pourtant, était seulement une réflexion de la lutte de classe générale entre ouvriers et capitalistes, et ne la pas remplacée. Elle la faite pour la Spartacist League, pourtant, lorsquils ont commencé à chercher la vertu révolutionnaire dans la bureaucratie stalinienne. Celui-ci a été démontré quand, par exemple, ils ont écrit un éloge pour Yuri Andropov, boucher de la révolution hongroise de 1956, déclarant, parmi autres choses flatteuses, quil na pas fait «de trahisons ouvertes pour le bénéfice dimpérialisme».(Workers Vanguard, no 348). Bien que reconnaissant correctement la nature contradictoire de la bureaucratie stalinienne, et repoussant le point de vue quelle était contre-révolutionnaire de fond en comble, la Spartacist League aussi dans la pratique a repoussé lanalyse de Trotsky que la caste bureaucratique stalinienne était «en soi-même représentant de la tendance vers la restauration capitaliste» («Contre le Révisionnisme Pabliste», Education for Socialists Bulletin no 146, comme cité dans Norden «La Yougoslavie et la Quatrième Internationale»). La conception de la Spartacist League de la bureaucratie stalinienne était que cette dernière était communiste subjective avec un programme insuffisant. En vérité, pour la plupart des gens elles étaient une bande de carriéristes cynique qui ont défendu lUnion soviétique seulement pour défendre leurs privilèges, nayant aucune croyance de principe dans une société égalitaire, sans classes. La stratégie entière de la Spartacist League a été basée non pas sur la classe ouvrière, mais sur la fraction «Reiss» dans la bureaucratie stalinienne, quelle a pensé émergeraient spontanément. Donc en Allemagne de lest elle a compté sur une section de la bureaucratie stalinienne pour mener une «révolution politique» non existante, relevant le slogan d«unité avec SED». Quand, au lieu dêtre un rempart de défensisme soviétique, les staliniens partout en Europe de lest ont participé dans, ou ont capitulé sans mener une lutte à, la restauration capitaliste, la Spartacist League sest sentie brûlée. Les actions staliniennes nauraient pas dû venir comme une surprise aux marxistes authentiques; après tout, Trotsky lui-même a écrit qu«une restauration bourgeoise devrait nettoyer probablement moins des gens de lappareil dÉtat quun parti révolutionnaire» (cité dans «Comment lEtat ouvrier sovietique a eté étranglé»). Quand, en août 1991, une section de la bureaucratie stalinienne sest levée finalement dans la défense de ses privilèges, la Spartacist League sest abstenue. Dans le temps que jétais dans la Spartacus Youth Club, les membres de la Spartacist League mont dit, en réponse à quelques-uns de mes arguments, que «la consolidation fragmentaire» de pouvoir de lÉtat na pas été censée être un pronostic historique, mais a décrit simplement ce qui sest arrivé. On se rappelle de ces trotskystes dans les années 1950 qui avait une description théoriquement inexacte du stalinisme comme étant contre-révolutionnaire de fond en comble. Dans des circonstances historiques changeantes, ils se sont trouvés du mauvais côté de la guerre froide. Également, dans des circonstances historiques changeantes, lerreur théorique de la Spartacist League peut la mener à commencer à parler à propos des «réformes structurelles», tout comme Ernest Mandel . En dépit de ce que Michel Pablo, Joseph Hansen, Ernest Mandel ont dit, il ny a pas de marxistes inconscientes. Si la crise de lespèce humaine est la crise de sa direction révolutionnaire, alors la LCI ne peut pas être la base de cette direction. En tant quancien membre de la Spartacus Youth League, jaffirme que je suis maintenant partisan de la Tendance bolchévique internationale. Pour la Renaissance de la Quatrième Internationale,
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