Pour une réponse révolutionnaire au COVID-19

La pandémie du coronavirus a déclenché des crises en cascade, mettant en danger la vie de dizaines de millions de personnes et menaçant de plonger l’économie mondiale dans une profonde dépression. Plusieurs pays sont maintenant dans une situation de confinement quasi-total alors que les gouvernements s’efforcent de contenir la propagation du virus et d’« aplatir la courbe » de croissance des cas du COVID-19 en fermant les écoles, en interdisant les rassemblements publics et en fermant partiellement leurs frontières. D’autres pays commencent à suivre la même voie, et partout les gouvernements encouragent les résidents à éviter les contacts inutiles (en pratiquant la « distanciation sociale ») et à se mettre en quarantaine s’ils ont le virus ou ont été en contact avec une personne infectée.

Alors que la Réserve fédérale américaine a rapidement injecté 1,500 milliards de dollars dans le système financier pour maintenir Wall Street à flot, l’administration Trump – qui a sans surprise attisé la xénophobie et le racisme anti-chinois dans sa lutte contre le « virus étranger » – n’a proposé aucune protection substantielle pour les travailleurs ordinaires, confrontés à des soins de santé grotesquement inadéquats ou inexistants, à des licenciements massifs, à la fermeture soudaine des garderies et à la perspective de pénuries alimentaires dans un avenir proche. Les gouvernements de plusieurs pays ont suspendu certains des mécanismes administratifs destinés à limiter l’accès à l’assurance-chômage et aux congés maladie payés dans les secteurs public et privé, mais même lorsque les populations bénéficient de systèmes de santé publics, la pénurie de lits d’hôpital, de personnel médical et d’équipement est criante après des décennies de négligence et d’austérité.

Les crises accentuent les contradictions d’une société ainsi que le développement de ses tendances préexistantes. Alors que les gouvernements se retrouvent dans l’obligation de se désavouer et de « nationaliser » divers aspects de leurs systèmes de soins et/ou de retirer des pouvoirs de décision des mains des entreprises privées, ils le font dans le but de préserver le pouvoir économique et politique de la classe capitaliste. Quels que soient les possibles avantages pour la santé publique de fermer les frontières, d’interdire les réunions et de confiner les gens chez eux, il est clair que les décrets augmentant quotidiennement l’arsenal de pouvoirs des gouvernements servent également à nous pousser plus loin vers l’autoritarisme capitaliste.

La crise du COVID-19 et l’effondrement possible de l’économie mondiale nécessitent une transformation révolutionnaire de la société – une transformation, née des contradictions internes du capitalisme, qui arrache le pouvoir des mains des milliardaires et de leurs laquais pour le transférer aux mains de la classe ouvrière. Les crises imbriquées de l’économie, de l’environnement et de la santé publique ne trouveront aucune réponse réelle dans un système basé sur la propriété privée des moyens de production, de distribution et de transport, même si, acculé, ce système se montre prêt à habiliter ses élites politiques à imposer des mesures collectives pour éviter l’effondrement. Ce système doit au contraire être balayé et remplacé par un nouvel ordre basé sur une planification démocratique par la majorité ouvrière, dans l’intérêt propre de celle-ci.

Une réponse révolutionnaire à la crise actuelle doit chercher à mobiliser les travailleurs et les travailleuses autour d’un programme qui non seulement répond à leurs besoins pressants, mais le fait de manière à jeter un pont vers un gouvernement ouvrier prêt à amorcer les premières étapes d’une transition vers le socialisme. Un programme d’action d’urgence doit comprendre les exigences suivantes :

Pour des soins de santé publics et de qualité, gratuits et accessibles à toutes et tous

Pour un effort mondial, fondé sur la science, pour contenir, traiter et éradiquer le COVID-19

Pour une planification économique mondiale pour répondre aux besoins humains

Il faut lutter pour le pouvoir ouvrier